Au cœur de la dynamique formation professionnelle, le centre Afpa de Mulhouse a été secoué par une grève qui a vu près de 90 % de ses salariés cesser le travail, le 26 juin. Dans un contexte de tensions financières croissantes, ces professionnels se sont unis pour interpeller sur l’avenir de la formation qualifiante en France. Alors que se prépare un nouveau contrat d’objectif et de performance avec l’État, l’inquiétude grandit. Comment cette situation pourrait-elle influencer l’avenir de la formation en France et le destin des milliers de personnes qui en dépendent ?
Grève à l’Afpa : une réaction face à l’incertitude financière
Cette journée de grève n’est pas seulement un simple acte de défi, mais un véritable cri du cœur des employés qui témoignent d’un désengagement budgétaire alarmant. L’intersyndicale, représentant les travailleurs, a appelé à mobiliser les esprits et les énergies pour une cause : défendre une formation professionnelle de qualité. Ces grévistes, qui expliquent que leur lutte est aussi celle des stagiaires, avancent des exemples concrets :
- Départs en retraite non remplacés, entraînant une surcharge de travail.
- Sessions de formation mieux adaptées à la réalité du marché de l’emploi.
- Visibilité réduite sur les projets éducatifs futurs.
Cette grève fait écho à d’autres mouvements similaires dans des centres comme celui de Carcassonne, où les salariés expriment aussi leurs inquiétudes face à un avenir dominé par l’incertitude et l’inquiétude pour leur propre emploi et celui des stagiaires (voir l’article sur L’Indépendant).
Une mobilisation pour l’avenir de la formation professionnelle
Les employés de l’Afpa à Mulhouse ne naviguent pas seulement à vue, mais ils tentent de donner de la visibilité sur un avenir qu’ils redoutent sombre. Parmi les membres du personnel, Fabien Boll, expert en électricité, dépeint un tableau alarmant. L’Afpa, qui a au cœur de son action la formation d’adultes, doit faire face à des horaires plus courts et à des formations qui ne garantissent plus les titres professionnels requis. Au lieu de voir le volume de formation augmenter, ils constatent une réduction drastique des offres :
Année | Nombre de formations |
---|---|
2024 | 20 |
2025 | 3 |
Ce déclin est alarmant pour une institution qui a été un pilier de l’insertion professionnelle. Et ce n’est pas qu’un problème local : des mouvements similaires à l’échelle nationale émergent, comme le signalent les grèves dans des centres de formation partout en France (cf. article sur Banque des Territoires).
Les enjeux autour du contrat d’objectif de l’Afpa
Alors que l’Afpa s’apprête à signer un nouveau contrat d’objectif et de performance avec l’État, de grandes interrogations demeurent. Que va-t-il advenir des engagements de l’État alors qu’un contexte de restrictions budgétaires s’installe ? La directrice du centre, Ghislaine Christen, pointe une angoisse partagée : comment rester pertinent et efficace tout en connaissant à l’avance le manque de soutien ? Pour continuer à avoir un impact, les statistiques parlent d’elles-mêmes. En 2024, pas moins de 72 % des 16 800 personnes formées dans la région Grand Est avaient retrouvé un emploi six mois après leur formation.
- Importance de maintenir un budget de financement public stable.
- Renforcement des partenariats avec d’autres acteurs économiques régionaux.
- Focus sur des formations innovantes et adaptées aux besoins du marché.
Cette journée de grève à Mulhouse pourrait servir d’électrochoc pour des décisions futures au niveau ministériel. Les grévistes espèrent que leur message résonnera et incitera l’État à revisiter ses priorités d’investissement dans l’éducation (voir le lien vers l’entretien sur Assemblée Nationale).
L’avenir de l’Afpa : une nécessité d’engagement collectif
Les centres de formation, comme celui de Mulhouse, dépendent du soutien de l’État pour continuer à proposer des solutions adaptées pour les demandeurs d’emploi et les adultes en reconversion professionnelle. Le modèle de formation continue et professionnelle doit évoluer, non pas se dérober. Plusieurs actions concrètes pourraient être envisagées :
- Augmenter la visibilité des formations professionnelles.
- Identifier et accompagner les publics en difficulté.
- Intensifier le soutien public aux projets sociaux à impact.
Ce mouvement peut en effet donner une nouvelle voix au secteur, espérant que la solidarité entre professionnels et l’engagement collectif s’affermissent.
Source: www.lalsace.fr