Le 26 juin, une mobilisation d’envergure se prépare sous les bannières de l’intersyndicale pour défendre l’Afpa, l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes. En effet, face à des menaces de suppressions de postes et de réductions budgétaires, les salariés de l’Afpa, appuyés par plusieurs syndicats, se lèvent pour défendre non seulement leurs emplois, mais aussi une mission de service public essentielle à l’éducation et à l’insertion professionnelle. L’Afpa, qu’on ne présente plus comme un pilier de la formation professionnelle, doit faire face à une érosion continue de son financement et une concurrence exacerbée depuis l’ouverture du marché en 2009. Avec un taux d’insertion professionnelle de 71% – un chiffre qui parle de lui-même – l’agence incarne une véritable chance pour de nombreux adultes en reconversion. Pourtant, le soutien de l’État et la pérennité des centres de formation sont plus que jamais remis en question.
Les raisons derrière la mobilisation massive du 26 juin pour l’Afpa
La tension monte dans l’air, et la mobilisation qui s’annonce est le reflet d’une réalité préoccupante. Un taux de grévistes atteignant près de 60% a été signalé lors de cette journée de marche. Environ 700 salariés se sont rassemblés à Paris, ce qui n’est pas rien pour une structure qui ne compte plus que 6000 employés, une chute significative par rapport aux 12000 d’antan. Jean-Marc Lemée, secrétaire général de la section FO dédiée à la formation professionnelle des adultes, attire l’attention sur le fait que cette lutte ne concerne pas seulement des chiffres, mais surtout la survie d’une institution à un moment critique.
- Préserver l’Afpa et ses centres de formation
- Garantir des moyens financiers stables
- Reconnaître le rôle essentiel de l’Afpa dans le paysage éducatif français
Au cours des dernières décennies, la formation professionnelle a été soumise à des vents contraires. Des décisions ont été prises, affectant directement l’Afpa. Un rapport récent dévoilé par le ministère de l’Économie préconise, entre autres, la suppression de la subvention d’équilibre. Cette situation d’urgence pousse les syndicats à interroger non seulement l’existence, mais aussi la mission même de l’Afpa. Chaque membre de l’intersyndicale appelle à l’unité pour empêcher de nouvelles réductions de service et garantir que l’avenir de l’agence soit construit sur des fondations solides.
Contexte historique et financier de l’Afpa
Créée en 1949, l’Afpa a traversé de nombreuses tempêtes, mais le contexte actuel pourrait bien être l’un des plus périlleux. En 2004, la compétence liée à la formation des demandeurs d’emploi a été transférée aux régions, et en 2009, le secteur a été ouvert à la concurrence, créant un environnement économique complexe pour l’agence. En conséquence, la part de marché de l’Afpa est tombée de 42 % à seulement 25 % en six ans, alors que les demandes de formation de l’État et des régions ont chuté de près d’un quart entre 2009 et 2024, affectant profondément sa capacité d’action.
Année | Part de marché de l’Afpa (%) | Commandes publiques de formation (en milliers) |
---|---|---|
2010 | 42 | 32000 |
2016 | 25 | 25000 |
Les implications humaines et économiques de la fermeture des centres de formation
Les répercussions de cette situation vont bien au-delà des chiffres. Chaque jour, des formateurs comme Xavier, qui dispense des formations en maçonnerie, ressentent les lourdes conséquences de la baisse d’activité. Des lieux autrefois animés deviennent de plus en plus vides, et la nécessité de recruter de nouveaux formateurs semble devenir un rêve lointain. Des centaines de postes n’ont même pas été remplacés. La désillusion s’installe, illustrée par des témoignages tels que : « En une décennie, j’ai vu mon site passer de débordant à désertique ». Qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir de la formation professionnelle en France?
- Des départs en retraite non remplacés
- Des licenciements pour insuffisance professionnelle
- Une augmentation des risques psycho-sociaux pour les employés restants
Les retours des salariés à ce sujet sont unanimes. La baisse de l’activité engendre un sentiment de mécontentement croissant au sein du personnel. Les formateurs expriment leur frustration face à un système qui semble privilégier les chiffres au détriment des conditions de travail. Les préoccupations au sujet de la santé mentale des employés ne peuvent pas être ignorées, et il devient urgent d’agir pour préserver non seulement les emplois, mais aussi le bien-être des formateurs.
La voix des syndicats et les prochaines étapes
Dans un climat aussi tensionné, les syndicats se sont levés comme un front uni. Le soutien de forces comme la FNEC FO-FP et de divers autres syndicats montre que les inquiétudes sont partagées. Bien que des discussions aient été tenues avec le cabinet du ministre du Travail, le sentiment d’insatisfaction reste palpable. Les promesses d’absence de fermeture de l’Afpa sont, on le sait, insuffisantes sans engagements concrets sur le financement et les postes.
Syndicat | Propositions |
---|---|
FO | Demande d’augmentation des budgets pour la formation |
CFDT | Appel à la reconnaissance de l’Afpa comme service public |
CGT | Soutien à la préservation des emplois |
Le chemin à parcourir sera long, et sans un soutien gouvernemental solide, l’avenir de l’Afpa reste plus que jamais incertain. La lutte pour défendre les missions de cette institution est une bataille qui concerne chacun d’entre nous. Les actions à venir seront cruciales, et il semble évident qu’une voix collective est notre meilleure arme pour faire entendre nos revendications et construire un avenir meilleur pour la formation professionnelle.
Source: www.force-ouvriere.fr